dimanche

Arreter De Fumer




Quand la soumission à la nicotine rappelle la soumission sexuelle. Le parallèle est osé mais c'est en tout cas le créneau choisi par l'association Droits des non fumeurs (DNF). Sur chacun des trois clichés de la campagne, un jeune, le regard craintif, parait contraint de pratiquer une fellation à un homme, dont le visage est caché. Pour accompagner la métaphore, un slogan:"Fumer c'est être l'esclave du tabac". Marco de la Fuente, vice-président de l'agence BDDP, qui a conçu la campagne, défend ce parti-pris: "Avec la cigarette, on s'impose la pire des soumissions, le pire des esclavagismes. On a cherché l'image choc la plus emblématique de cette soumission", explique-t-il au JDD.fr. "Peu de campagnes ont retenu l'attention des jeunes. On est obligé d'employer des images fortes pour les interpeller. La cause en vaut mille fois la chandelle", conclut-il.
"Connotation inadmissible"

Mais cette analyse ne semble pas être partagée par tous. Loin de là. Pour Florence Montreynaud, présidente de l'association féministe Chiennes de garde, "l'assimilation de la cigarette et de la sexualité démontre la pauvreté de la créativité des publicitaires. Chaque fois qu'ils ont une panne d'idée, ils ressortent sur la table l'idée de la sexualité. C'est du bidon", lâche-t-elle. Et de poursuivre: "C'est particulièrement scandaleux d'assimiler l'addiction au tabac à la sexualité, de mettre en parallèle le désir et une drogue nuisible". Et d'ajouter: "La connotation de violence sexuelle me semble inadmissible, c'est bien une publicité sexiste". Mais pour Marco de Fuente, la campagne, si elle se veut pourtant explicite, n'établit pas de lien direct entre la cigarette et la sexualité. "On n'est pas en train de comparer les registres. Le but est simplement de dire: 'Vous êtes en train de vous soumettre à la cigarette'. Il n'y a pas d'analogie entre le sexe et le tabac", assure-t-il.

Du côté de l'association Droit des non fumeurs, on clame surtout le fait qu'il faut réagir face à "l'industrie meurtrière du tabac qui fabrique des produits, tuant un consommateur sur deux. Le fait que la campagne puisse éventuellement être choquante n'est rien comparé à l'immense fléau que représente la cigarette en France", rappelle Gérard Andureau, président de DNF, joint par leJDD.fr. "C'est une manière nécessaire de parler aux jeunes qui n'entendent pas le discours sanitaire ou moralisateur. Ça ne les choque pas, ça les marque", tempère-t-il. Et de justifier son choix: "La sexualité auprès des jeunes est une question importante. C'est plus facile de l'utiliser pour leur faire passer un message".

A compter de cette semaine, les affiches seront exposées dans toute la France dans des lieux fréquentés par les jeunes (bars, restaurants…). "On veut éviter les médias grands publics pour ne pas imposer cette campagne subversive à tout le monde ", indique Marco de la Fuente. Mais le but reste quand même que cette dernière fasse parler d'elle. "On voulait faire une affiche qui sorte de l'ordinaire", résume Gérard Audureau. Le pari semble en tout cas être réussi.






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